Eugène ATGET

Lot 18
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Estimation :
3000 - 4000 EUR
Eugène ATGET
Ancien Hôtel dit des Juifs, Paris, 1910 Belle épreuve sur papier albuminé d'époque, 180 x 223 mm, légendée et numérotée au dos de l'épreuve au crayon “5742, ancien Hôtel dit des Juifs, 20 rue Ferdinand Duval”. Du XVe siècle au début du XXe siècle, la rue Ferdinand-Duval s'est appelée rue des Païens et rue des Juifs, en raison de la présence de la communauté juive dans le quartier. Au fond de la cour, se trouve un bel hôtel particulier du XVIe siècle, l'hôtel de Cormery, dénommé « hôtel des Juifs », car il se trouvait à l'emplacement d'un bâtiment plus ancien ayant abrité, au XIVe siècle, Manessier (ou Manecier), originaire de Vesoul. Après la grande peste noire de 1347-1349, les jacqueries et les violences anti-juives, la France est ruinée quand, en 1356, le roi de France Jean le Bon est fait prisonnier à la bataille de Poitiers par les Anglais qui exigent une rançon de 3 millions d'écus pour le libérer. Le dauphin Charles voulant renflouer les finances royales, a alors l'idée de négocier le retour pour vingt ans des Juifs dans le royaume, moyennant quelques taxes. Négociant en leur nom ce retour, Manessier de Vesoul devient vers 1358, receveur principal royal pour les juifs en langue d'oïl, charge qu'il conservera jusqu'en 1376. Charles V le Sage protège les Juifs durant tout son règne et prolonge leur droit de séjour. Son successeur en 1380 est Charles VI le Fol. Sous le prétexte du retour au judaïsme d'un Juif converti au christianisme, le souverain signe, le 17 septembre 1394, un arrêt interdisant aux Juifs de séjourner dans le royaume. Il leur permet juste de réaliser leurs créances et de vendre leurs biens puis les fait protéger le long de leur trajet jusqu'aux frontières du royaume durant l'hiver 1395. Il reste peu de choses sur le plan matériel des quatorze siècles de présence des Juifs en France jusqu'à 1395. Musée Carnavalet, MoMA.
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