PICHETTE (Henri),

poète et dramaturge français (1924-2000). Tirage en rouge avec quelques mots en noir du manuscrit d'« Apoème ». S.l.n.d. 64 p. gd in-4 sur papier Ingres. Ajouts autogr. au crayon servant à la mise en scène. Intéressant texte où il exprime sa révolte contre la guerre dans son langage particulier qui commence ainsi : « J'appartiens à la Terre. Je suis un rendez-vous ; plusieurs personnage ayant planté leurs tentes sur ma langue ou emménagé dans mon poing droit (car désormais l'écrivain manoeuvrera ainsi du poing), et depuis c'est le réveillon de la colère. Je ne suis pas responsable de cet état de chose, pardonnez moi avant qu'il ne soit trop tard. Dès mes premiers pas je marchai sur les plates- bandes de l'humanité : (rire sarcastique) gouvernements impropres, conquistadores suant le tralala, bousiers de l'esprit, colons grossiers, magistrats et catins à fourrure, mouchards punaise, officiers mignons, mères-monstres exclusives, clergymen, bestiasses, percepteurs - enfin je sus très tôt que l'on n'est jamais chez soi, et cela est inadmissible [...] J'ai servi dans l'armée, d'où au même titre que mes millions de sosies été criminel - quoiqu'en état de légitime défense, dit-on. (coup de marteau) [...]. (Le Poète :) Je me victimais en l'occurrence fréquemment. (sirène) Donc la guerre, avec ses impolitesses, me lacéra le corps et mortifia ma conscience comme une ordure. (avions) [...] ».