NOAILLES (Anna comtesse de) (1876-1933).

L.A.S. à Lucien Daudet. 29 octobre 1931. 4 p. gd in-4. Très belle lettre sur Mme A. Daudet : « Je trouve que c'est la poésie même de se revoir auprès de votre mère, dont le charme, la grâce, toutes les qualités de précision et de bon sens aimable nuisaient infiniment aux mérites des dames qui nous entouraient ! Il est beau d'avoir, comme elle, traversé la vie cruelle et pesante de douloureuse gloire, et d'avoir conservé cette bienveillance envers le destin qui maintient sur son visage doré cette souriante douceur que je revoyais, en regardant de biais, sur son beau portrait [...] du salon. Avec quelle simplicité, quelle tendresse encore déchirée par les images poignantes votre mère a-t-elle bien voulu me parler [...] du magnifique livre de votre père, qui est l'histoire de leur martyre et de leur courage commun. Ce livre étonnant sur la douleur, cette notation tranquille du pire, je l'ai lu [...] avec piété [...] » puis à propos du prix Fémina : « Si votre mère donnait sa démission d'un jury dont elle est l'honneur, vous voyez bien ce qui nous resterait ? C'est à cause de votre mère, moi pour qui Léon fut si injuste, que je suis revenue dans le Comité [...]. Je travaille cette semaine avec quel excès, devant livrer à la Revue de Paris la suite de mes mémoires [...]». Joint L.A.S. de ses initiales à un ami (s.d.), 4 p. in-8, bel en-tête du grand hôtel de Grasse : elle va lui adresser « une poésie que je viens d'achever et que je crois mieux que les dernières [...] je vous envoie ce curieux article de Maurras. J'aime Moréas pour l'amour des grecs, [...] mais je m'étonne du zèle sans restrictions de Maurras [...] ».