MANGIN (Charles), général français (1866-1925).

Manuscrit autogr. sign. « général Mangin » S.l.n.d. (après la guerre de 14). 21 p. gd in-4 (et 2 p. au crayon). Reliure cartonnée, collection Lucien-Graux. Intéressant manuscrit faisant le bilan de la situation internationale après la guerre de 14 intitulé « Les conflits de race après la grande guerre ». Il commence par un bilan de la guerre de 14 : « La guerre mondiale vient d'éprouver lourdement les peuples de race blanche, qui se sont égorgés pendant plus de quatre ans [...] les pertes matérielles sont immenses. Les dettes des Etats ont augmenté de 200 milliards de dollars, dépensés en matériel de guerre démodé et en projectiles employés uniquement à des destructions [...] la question se pose de savoir si la race blanche, ainsi diminuée, appauvrie et divisée, n'a rien à craindre des autres races et d'examiner [...] la situation du monde dans le passé ». Il reprend l'historique des civilisations depuis les indo-européens, puis la civilisation méditerranéenne qui trouve sa suprême expression dans la Grèce, la conquête romaine, les Huns, Gengis Khan au 13e siècle, l'Islam dont la civilisation du 7e au 14e siècle devançait la nôtre. « Il nous appartient de la revivifier. Rien de chimérique dans cette tache. Mais elle implique le respect de la religion et des coutumes musulmanes, aussi bien que des intérêts matériels [...] chasser de Stamboul le sultan qui y règne depuis près de sept siècles, c'était provoquer dans l'Islam, et en particulier dans l'Inde, une émotion à laquelle on aurait pu songer [...] une politique large, tolérante et juste doit amener - ou ramener- au colonisateur les populations musulmanes et les élever peu à peu au gouvernement d'elles-mêmes [...] aucun danger n'apparait à l'horizon pour la civilisation européenne [...] » En Afrique, après une brève analyse, il conclut que la domination européenne y est bienfaisante ; en Amérique, la question noire est une question sociale : il faut instruire le noir, la race blanche est très coupable envers lui.