DIDEROT.

Au Public et aux magistrats. S.l.n.d. [Paris, Pissot (?), 1771]. - [Relié avec] : ROUSSEAU (J.-J.). Discours sur l'origine et les fondemens de l'inégalité parmi les hommes. Amsterdam, Marc-Michel Rey, 1755. - [VOLTAIRE]. Les Questions de Zapata, traduites par le sieur Tamponet Docteur de Sorbonne. A Leipsik, 1766. - Ensemble 3 ouvrages en un vol. in-8, basane marbrée, filet à froid, dos lisse orné de fleurons, pièce verte, tranches rouges (Reliure de l'époque). PRÉCIEUX FACTUM DE DIDEROT, n'étant connu à ce jour que grâce à l'exemplaire de la Bibliothèque de Saint- Petersbourg, provenant des papiers personnels de l'illustre philosophe, achetés en bloc, ainsi que sa bibliothèque, par l'impératrice Catherine II la Grande. L'histoire de ce remarquable factum repose sur un fait à son origine presque anodin : à l'instar de Voltaire, l'écrivain et journaliste Pierre-Joseph Luneau de Boisjermain (1732-1802) voulut donner par souscription une édition de Racine ornée de figures, comparable au Corneille donné par le grand philosophe. Le syndicat de la librairie s'y opposa, ce qui donna lieu à un échange animé de factums et mémoires. Luneau alla plus loin et attaqua les libraires, en particulier Lebreton, le seul des libraires associés à l'Encyclopédie, encore vivant. Luneau et les querelleurs, qu'il avait su s'adjoindre pour donner plus de poids au procès, prétendaient, en qualité d'anciens souscripteurs, recevoir gratuitement 9 volumes de l'Encyclopédie et se faire rembourser une somme d'argent exigée indûment par les libraires. Lorsque la bataille eut commencé, Diderot reçut sans méfiance Luneau pour lui fournir quelques éclaircissements, et lui écrivit pour le soutenir contre Lebreton, peut-être en souvenir des trahisons de ce libraire qui, jadis, aidé de son prote et à l'insu de Diderot, après qu'il eût donné les bons à tirer retranchaient, coupaient, supprimaient tout ce qui leur paraissait hardi {...} et réduisaient ainsi, de leur chef et autorité, le plus grand nombre