SAINTE-BEUVE (Charles-Augustin).

Lot 93
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Estimation :
10000 - 12000 EUR
SAINTE-BEUVE (Charles-Augustin).
Manuscrits autographes de deux nouvelles : Le Clou d'or et La Pendule, publiées après sa mort en 1881, ainsi que d'autres pages inédites. In-4, maroquin grenat, janséniste, dos à nerfs portant le titre doré, dentelle intérieure (Marius Michel). - Le Clou d'or : une page autographe titrée Petit roman, une page in-8 oblongue portant Petit roman du Clou d'or avec deux citations de Sénac de Meillan et 61 pages manuscrites à l'encre noire sur 35 feuillets (dont 32 au format in-8 et 3 au format in-16), dont deux prologues, le premier portant Le Clou d'or / Petit roman, pendant d'Adolphe, une note d'une page et 14 lettres accompagnées de 8 enveloppes (dont une avec le nom et l'adresse complète de la destinataire) au format 60 x 95 mm, avec une cinquantaine de corrections autographes. Elles sont suivies d'une lettre autographe de la destinataire, Madame d'Arbouville, de 3 pages in-8 sur 2 feuillets. Le manuscrit du Clou d'or contient 2 lettres restées inédites de Sainte-Beuve (la première et la quatrième). La lettre IX du recueil publié est placée ici en quatorzième position. - La Pendule : 7 pages manuscrites petit in-4, dont 6 de tout premier jet (une page avec une seule ligne en tête, les autres pleines) et une page portant les 8 vers du poème L'Horloge arrêtée de Marceline Desbordes-Valmore (de la main de Sainte-Beuve), à l'encre noire, avec plus de 120 corrections autographes et 2 béquets. On a relié, à la suite, 7 autres lettres autographes ou pages de journal intime de Sainte-Beuve, apparemment demeurées inédites, formant en tout 24 pages et demie in-8 à l'encre noire, comportant une dizaine de corrections légères. Toutes les pages manuscrites sont montées sur onglets sur une feuille de vélin blanc. Quelques minimes salissures, petit manque angulaire au second feuillet manuscrit. Précieux manuscrit de cette nouvelle épistolaire de Sainte-Beuve, publiée après sa mort, retraçant son amour passionné pour Madame d'Arbouville à travers sa correspondance originale, et qui devait faire pendant, selon son auteur, à l'Adolphe de Benjamin Constant. Il est suivi du manuscrit d'une petite nouvelle où le même amour déçu et transformé est repris sur un autre mode, La Pendule, auquel fait suite de nombreuses pages autographes inédites, concernant une autre relation épistolaire. Le Clou d'or, petit roman par lettre, est en fait constitué par la publication de douze lettres de Sainte-Beuve à Madame d'Arbouville, écrites entre 1840 et 1850, dont l'écrivain avait «tracé le plan et le canevas» et ajouté un petit prologue avant de l'abandonner dans un tiroir. C'est son fidèle secrétaire, Jules Troubat, qui, entré en possession du manuscrit parmi les papiers qui lui avaient été légués, le publia en 1881 avec les fragments inédits d'une autre nouvelle, La Pendule, accompagné d'une préface dans laquelle Troubat évoquait sans la nommer la destinataire de ces lettres, Madame d'Arbouville, née Sophie de Bazancourt (1810-1850), nièce du comte Molé. Madame d'Arbouville tenait vers 1835 un salon littéraire très suivi, et son influence était telle qu'on lui prêtait le pouvoir de «faire de académiciens». Durant dix années, elle fut la meilleure amie de Sainte-Beuve, amie que l'écrivain paraît bien avoir aimée de manière passionnée comme en témoigne cette correspondance transformée en roman épistolaire. L'influence de Madame d'Arbouville sur Sainte-Beuve fut très grande, bien qu'elle mourut fort jeune, à l'âge de 40 ans. On peut dire qu'après l'héroïne du Livre d'amour (Adèle Hugo), Madame d'Arbouville fut la femme qui tint la plus grande place dans la pensée et le cœur de Sainte-Beuve. Il écrivit beaucoup de vers pour elle, et, surtout, ce Clou d'or, réunissant quelques-unes des lettres qu'il écrivit sous le coup de la passion, laquelle se changea en une très grande amitié. Léon Séché publia en 1906 les lettres de Madame d'Arbouville à Sainte-Beuve sous le titre Muses romantiques. Madame d'Arbouville d'après ses lettres à Sainte-Beuve. La seconde nouvelle, intitulée La Pendule, date de 1844-1845. Dédiée à Rodolphe Töpffer, le fameux écrivain genevois, elle raconte sous un autre angle, à travers la vie fictive d'un horloger, la même relation avec Madame d'Arbouville. La nouvelle contient deux poèmes, l'un de Marceline Desbordes-Valmore (que Sainte-Beuve a contribué à faire connaître), copié en entier par lui, et l'autre de Joseph Delorme, pseudonyme poétique par lequel Sainte-Beuve débuta en littérature (dans le manuscrit Sainte-Beuve n'a écrit que le premier vers). Au début de ses relations avec Madame d'Arbouville, Sainte-Beuve avait fait lire à celle-ci son premier recueil de vers, sans lui dévoiler le mystère de son pseudonyme et Madame d'Arbouville s'était alors apitoyée sur la mort prématurée de ce jeune poète. À la suite de ces deux manuscrits, les 7 longues lettres autographes adressées par Sainte-Beuve à une inconnue ne semblent pas avoir fait l'objet d'une quelconque publication. Elles ne semble
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