FOURRÉ (Maurice).

Lot 201
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FOURRÉ (Maurice).
10 L.A.S. et 1 C.A.S. à André Rolland de Renéville. 27 p. in-12 pour la plupart, Angers, 13 décembre 1950 - 7 juin 1951. Enveloppes conservées. Maurice Fourré est l'auteur, entre autres, de La Nuit du Rose-Hôtel, préfacé par André Breton, en 1950. Rolland de Renéville fut l'un de ses premiers lecteurs, sur manuscrit, avec Julien Gracq, Jean Paulhan... - 13 décembre 1950. Il pensait venir à Paris pour la réunion Gallimard et rencontrer son correspondant... Je ne fais que de rentrer de Nantes où j'avais dû aller pour une réunion de conférence relative au surréalisme, à la poésie, à André Breton dont le souvenir et le prestige sont très vivants à Nantes, et à mon ouvrage aussi (...) Je suis un « artisan » et qui croit que le métier, simple et inflexible, dévot, imperturbable, pousse aux puretés de ses dernières limites, doit être le compagnon discret, jamais abandonné, l'imperturbable et ascétique assistant, le suiveur docile et brave de tous les libres délitements de l'impondérable inspiration poétique... - 26 décembre 1950. ... Je vous remercie vivement de votre lettre et du bienveillant intérêt dont madame de Renéville et vous-même vous honorez la « Nuit du Rose Hôtel ». Je n'ai rien oublié de votre accueil, ni de vos encouragements lorsque l'année dernière le « vieux débutant » ouvrier souriant et troublé des mots, vous en présenta quelques chapitres... - 18 février 1951. ... Je viens vous remercier (...) du bel article de présentation du « Rose-Hôtel » (...) Je vous jure que vous comblez en moi le rêve d'un Ambassadeur errant du songe et de l'aventure imaginaire, en offrant ainsi aux réalités de ma pensée ce signal éclairant mon ouvrage de l'autorité de votre nom et qui va partir en des points inattendus du monde où circulait le commanditaire du Rose-Hôtel, parmi l'invisible et mouvant réseau des latitudes et des longitudes... Ma vie aura été mêlée de la fluide arabesque de l'aventure, homme d'un pays mouillé. Insolite aussi, mon livre, de « posthume » familiarité, semble partir et vivre plus tôt qu'il n'était attendu - près de moi. Je vous devrai une part précieuse de cette respiration, qui m'est, à moi, accordée près de lui... - 19 mars 1951. ... En vous remerciant au-delà de ce que je saurais dire de ce magnifique et trop flatteur texte de présentation qu'en toute sincérité je n'espérais pas si haut, et qui m'émeut en ce détour surprenant de ma vie longue... - 21 mars 1951. A la réception de « La Dépêche marocaine » contenant un autre article de Renéville sur « La Nuit du Rose-Hôtel » ...maintenant que j'ai moindre souci pour mon ouvrage premier, insolite chemineau qui commence sa marche inégale sous la protection lumineuse de hauts amis, j'ai retrouvé l'asile des ombreuses solitudes laborieuses, pour organiser encore, pour mon compte, le chapelet des mots - après avoir fait l'inventaire de mon bilan. - 2 mai 1951. ... A l'âge où je connais l'imprévu singulier de ma tardive aventure littéraire, un si haut geste de bienveillance envers moi et d'accueil pour un ouvrage lentement élaboré parmi les réfractions et les appels en retour de tant de disparus d'une vie qui s'écoule, me touche plus que je ne saurais dire. - Le Pouliguen, 7 juin 1951. En retraite dans la presqu'île guérandaise avant l'apothéose de 75 puériles chandelles d'anniversaire... J'ai continué de recevoir des coupures de votre bel article : après celui de Tanger, un de Rabat, sans aucune coupure avec une très bonne présentation et en beaux caractères... - 20 juin 1951. Il a lu avec le plus vif intérêt les études dans le numéro que le Mercure de France a consacré à Gérard de Nerval... Vous y êtes mentionné plusieurs fois et votre pensée mise en avant. Je sais bien tout ce que je dois, à la suite de si constantes et laborieuses familiarités, à l'influence de Nerval et que, sauf chez Breton, vous-même et Colette Audry, je ne pense pas avoir lu ou vu mis en avant (...) Je me remets à travailler. Toutes méditations préalables allant à leur fin, j'écrirai une espèce d'autobiographie du narrateur, malgré lui, du « Rose Hôtel », j'entends très « libre » et maniée suivant mon jeu coutumier ; les petits poèmes s'y intègreraient à leur guise -suivant le conseil que vous m'avez donné... - 29 janvier 1952.4 p. in-12. ... Je ne suis plus très jeune ; et bousculé par une vie nouvelle, je ne sais plus si c'est le rêve et le labeur qui me retiennent ou si l'appel m'entraine à regarder tant de choses inattendues... En vérité, ce sont les mots qui sont tout : en eux se conjugue tout l'être, toute l'intention la plus profonde... Si j'osais peut-être je dirais : les mots sont moi-même, ou plutôt la Parole qui est ma pensée, mon être, le souffle de ma vie, l'âme impalpable de mon souffle, qui vit pour moi, par moi et m'échappe pour vivre mieux en m'abandonnant...
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