CRAVAN (Arthur).

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CRAVAN (Arthur).
Maintenant. Revue littéraire. Directeur : Arthur Cravan. N°1 à 5, 1er avril 1912 - mars-avril 1915. 5 fascicules in-12, brochés. Le n°2 est signé à l'encre par Arthur Cravan. Le n°3 porte le cachet de la vente Apollinaire. Collection complète rare. Sans s'attarder inutilement sur l'importance de Maintenant, soulignons l'intérêt exceptionnel de cet exemplaire qui tient autant à la signature de Cravan sur la couverture du second numéro qu'à la provenance pour le moins étonnante du troisième. On connait, en effet, le grave différend qui opposa Apollinaire à Cravan à la suite du célèbre article de ce dernier sur l'Exposition des Indépendants. Cravan y traitait Apollinaire de juif et malmenait quelque peu Marie Laurencin. Apollinaire ne goûta guère cette double attaque et envoya ses témoins, Claude Chérau et Jérôme Tharaud. De la confrontation des deux hommes avec Cravan résulta ce procès-verbal : « Paris, le 7 mars 1914, dans un article de sa revue Maintenant, M. Arthur Cravan avait écrit : « Le juif Apollinaire... ». Notre ami Guillaume Apollinaire, qui n'est pas juif le moins du monde, nous a prié de nous rendre chez M. Cravan pour le prier de rectifier son erreur. M. Cravan nous a répondu. Voici sa lettre concernant notre mission : « Bien que je n'ai pas peur du grand sabre d'Apollinaire, mais parce que je n'ai que très peu d'amour-propre, je suis prêt à faire toutes les rectifications du monde et à venir déclarer que contrairement à ce que j'aurais pu laisser entendre (...) M. Guillaume Apollinaire n'est pas juif mais catholique romain. Afin d'éviter à l'avenir les méprises toujours possibles, je tiens à ajouter que M. Apollinaire qui a un gros ventre, ressemble plutôt à un rhinocéros qu'à une girafe, et que, pour la tête, il tient plutôt du tapir que du lion, qu'il tire davantage sur le vautour que sur la cigogne au long bec. Afin de mettre toutes les choses au point et profitant de cette occasion, je tiens à rectifier une phrase dont l'esprit pourrait prêter à quelque malentendu. Quand je dis en parlant de Marie Laurencin : « En voilà une qui aurait besoin qu'on lui relève les jupes et qu'on lui mette une grosse... quelque part » je tiens essentiellement qu'on lise à la lettre : « En voilà une qui aurait besoin con lui relève les jupes et con lui mette une grosse astronomie au Théâtre des Variétés ». Il y a eu un second tirage du n°4. Bon état général de ces fascicules d'habitude très fragiles.
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