BELLMER (Hans).

Lot 96
Aller au lot
Estimation :
3000 - 4000 EUR
Résultats avec frais
Résultat : 3 640EUR
BELLMER (Hans).
9 L.A.S. à René Bergé (une adressée à son frère, Roger). 1938-1951. 21 pages in-4, parfois in-8, la première envoyée du Camp des Prestataires de Meslay du Maine, les autres de Castres ou de Forcalquier. Importante et passionnante correspondance, couvrant principalement les années 1938-1945, adressée à René Berger, un ami intime que Bellmer rencontra vers 1925. Berger fut son agent artistique, son mécène. II vécut durant la guerre en Argentine. Bellmer parle des nombreuses difficultés d'ordre matériel, sentimental et créatif (problèmes de nationalité aussi) auxquelles il doit faire face. Il évoque (lettre du 8 mai 1940) l'exposition chez Jeanne Bucher ; Zervos et Éluard ont choisi 13 dessins et plusieurs photos pour une publication importante qu'ils me préparent au numéro de juin des «Cahiers d'Art ». Dans une lettre suivante, il constate que Zervos et Éluard me laissent tomber ; il demande à Berger qu'il arrache à Zervos les dessins et les photos qu'il retient. Il lui demande également, afin d'aide, d'aller voir Henri Parisot : Il a une petite collection de belles choses et, depuis, 1936, il m'a souvent rendu service. Il regrette d'avoir dû refuser l'illustration de « La Sorcière » de Michelet. Revenant aux affres familiales, il indique qu'il a peur de perdre ses enfants s'il précipite le divorce d'avec cette femme (sa seconde) toujours aussi désolante qu'insoluble et de n'être jamais naturalisé français. Il évoque en avril 1945 une petite exposition à Toulouse, la publication d'un « Album ». II est question dans cette correspondance de ses séjours nombreux à Carcassonne, où il se rend presque quotidiennement pour faire des portraits afin de gagner sa vie et donne le récit de sa rencontre avec Joë Bousquet : Je suis entré en un contact très chaleureux et objectivement fertile avec un écrivain, poète et critique d'art qui est depuis l'autre guerre un ami fervent des surréalistes, de Max Ernst et d'Éluard en particulier ; c'est un ami à Gide, à Cassou, à Dali, etc., qui a édité plusieurs livres à la N. R. F., etc. C'est Joë Bousquet, à Carcassonne, qui, à cause d'une terrible blessure à la colonne vertébrale a perdu l'usage de ses jambes depuis l'autre guerre, et qui vit ainsi depuis 20 ans au lit. Connaissant mes publications il m'a reçu comme un vieil ami, presque les larmes aux yeux. (...) II évoque à d'autres reprises Julien Lévy, Jeanne Bucher, Christian Zervos, Paul Éluard, Jean Brun ou encore Tristan Tzara, et parle de ses travaux en cours, notamment des Jeux de la Poupée, la destruction lors d'un bombardement à Vire de tous les négatifs photographiques de mes constructions de la Poupée, de la Petite Anatomie de l'inconscient physique, livre auquel il travaille depuis 1941, etc. On joint la copie dactylographiée d'une dixième lettre. Perforations en marges dues au classement.
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue