VERLAINE Paul (1844-1896).

Lot 46
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VERLAINE Paul (1844-1896).
Manuscrit autographe signé, intitulé « La Goutte » (s.l.n.d.) [1885 ?], 2 pp. in-4. Pages numérotées. Cette petite nouvelle était initialement intitulée « La bonne Goutte », elle fut publiée dans la pléiade, Œuvres en prose complètes (pages 209 et pages 2010 dans « Les œuvres autobiographiques »). Histoire d'un jeune homme dépensier qui retourne dans son village, pratiquement sans argent, des braves gens à qui il avait rendu service l'hébergent et lui prêtent de l'argent, un clochard l'invite à boire la goutte, et il se rend chez un notaire qui lui doit de l'argent, pendant ce temps on inhume Victor Hugo au Panthéon (1 juin 1885). « Il était de Paris, revenu au village qu'il avait quelques années habitées en y faisant passablement des dépenses pour le mal plus encore que pour le bien, quoique celui-ci eût eu, il faut le reconnaître, large part encore dans son budget. A vrai dire son retour était quelque peu dicté par un vice, o un vice ! Trop gros mot, vice, en bien des cas. Quoi qu'il en soit, après deux jours sa poche était visiblement vide ce qui fit que tout crédit lui fut refusé. Dans ce pays que sa prodigalité, bonne et mauvaise, avait en somme sinon enrichi, mis à l'aise. Un pauvre qu'il avait obligé lui donna l'asile d'une nuit dans la voiture où il vivait avec sa famille, voiture faite par lui-même de débris et que le mari et la femme tiraient quand la casse des tas de cailloux, la récolte de l'osier, la vente de paniers et de balais et les occasions pour une petite entreprise de photographie exigeaient du déplacement. Les braves gens lui prêtèrent dix francs et d'autres braves gens, des aubergistes nécessiteux chez qui il avait largement consommé comptant sans trop compter naguère quinze. Cela lui permettrait de se rendre dans un chef lieu de canton où un notaire avait de l'argent à lui. Encore ce notaire se dessaisirait-il ? (...) A moitié chemin, comme il n'en pouvait presque plus le voilà, dans un village à traverser, accosté par un mendiant qu'il connaissait. Cet homme lui dit Comment va ? Il fait soif. Payez-vous quelque chose ? - Mais je n'ai pas un rotin. Sans cela vous savez bien. Je vais même à J... pour y chercher de l'argent qu'on me doit. - Qu'a cela ne tienne, je me permets moi, de vous offrir la goutte la haut chez Chose. Voulez-vous ? - Comment Donc ! (...) L'eau-de-vie d'Aisne, marc de bas champagne / bleuâtre dans les gros petit verre, on choque, on boit, et c'est parbleu ! la meilleure goutte que j'aie lampée de ma vie (...) »
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