CARDAN (Jérôme)

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CARDAN (Jérôme)
Les Livres, intitulés de la Subtilité, & subtiles inventions, ensemble les causes occultes, & raison d'icelles. Paris, Jan Foucher, 1556. Relié avec : [GESNER (Conrad)]. Tresor de Evonyme Philiatre des Remedes secretz. Lyon, Balthazar Arnoullet, 1555. 2 ouvrages en un fort volume in-4, de (4) ff., 381 pp. mal chiffrées 391 sans manque, la pagination sautant de 256 à 267, (27) ff., le dernier blanc ; (14) ff., 326 pp., la dernière non chiffrée, (1) f. : vélin souple à recouvrement, filet doré, petit cartouche doré au centre, traces de lacets, dos lisse orné de palettes et d'un petit fleuron répété, titre à l'encre, tranches dorées (reliure de l'époque). Premières éditions en français des deux ouvrages. Les Livres de Cardan ont été traduits par Richard le Blanc. Dédiée à Marguerite de France, l'édition est illustrée dans le texte d'une centaine de figures et diagrammes gravés sur bois. Une encyclopédie scientifique. De la Subtilité est non seulement un document sur l'état de la science au XVIe siècle, mais une vaste encyclopédie scientifique où sont abordées cosmologie, médecine, géométrie, sciences naturelles, cryptographie, vertus des pierres précieuses, etc. Les prodiges et l'occulte sont réintégrés dans une organisation intelligible de l'Univers, non sans témérité quant à sa conception peu orthodoxe des rapports entre le corps et l'âme. Accusé d'hérésie, Cardan fut traduit en 1570 devant l'Inquisition. Parmi les opinions hérétiques qu'il soutient ici, il est un passage concernant le Coran et les “saints mahométans” qui sera supprimé dans les éditions postérieures (ff. 242-243). Bien des savants et poètes français ont médité l'ouvrage qui figurait dans la bibliothèque de Ronsard, qu'Ambroise Paré cite dans sa Chirurgie et dont les libertins érudits du XVIIe siècle firent leur miel. (Dibner, Heralds of science, 1980, n° 139 : pour la première édition latine de 1550. “The book represents the most advanced presentation of physical knowledge up to his time and the idea that all creation is in progressive development.”) On trouve, reliée à la suite, la première édition en français du Tresor des Remedes secretz de Conrad Gesner (1516-1565), traduit par Barthélemy Aneau. Ce Livre Physic, Medical & Alchymic, publié par le grand médecin et naturaliste suisse, sous le pseudonyme d'Evonyme Philiatre, s'adresse aux médecins, chirurgiens et apothicaires. Il fournit les recettes de différentes eaux, huiles, liqueurs, vapeurs, parfums, et autres médicaments obtenus par distillation dans le but de vivifier & conforter la vie du corps humain. L'édition est illustrée dans le texte de plus de cent cinquante bois représentant des cornues, des fourneaux et des plantes ; ceux concernant la botanique avaient été gravés par Clément Boussy, “tailleur d'images” venu de Paris, pour une édition lyonnaise de 1549 du fameux herbier de Léonard Fuchs. Petite fente sans manque à l'angle inférieur du titre. Superbe exemplaire en vélin doré de l'époque, très pur, ayant appartenu à un ouvrier-poète saint-simonien. Dans une lettre manuscrite datée de 1878 (2 pages in-8), jointe au volume, l'ouvrier-poète Louis Gabriel Gauny fait don de l'exemplaire à l'un de ses confrères : Dans l'attente de l'heure inconnue de ma mort, je vous lègue un volume portant ce titre : Les livres de Hierome Cardanus [...]. Aussitôt ma transformation, je vous autorise, vous Louis Désiré Philippe, à prendre possession de ce volume, suivi de vingt autres qu'il vous plaira de choisir dans ma bibliothèque. Menuisier en parquet, Louis Gabriel Gauny (1806-1889) fit partie d'un groupe saint-simonien et collabora à la Ruche populaire. En 1846, la protection du père Enfantin lui valut une place de gardien de chantier au chemin de fer de Lyon (Maitron). Gauny habitait “un logement de deux pièces exiguës tapissées de livres — de ces livres dont la possession avait coûté à l'ouvrier-poète «plus d'une abstinence», et poursuit : Il ne taisait pas un goût aristocratique pour les belles éditions, «les grandes marges, les somptueux caractères de l'in-quarto». [...] «Apprendre, apprendre», cet appétit de toute son existence, il le satisfaisait largement. Il se gorgeait de lecture” (Un ouvrier-poète : Gabriel Gauny, 1806-1889 in La Révolution de 1848, n° 161, pp. 69-94). De la bibliothèque Jean Blondelet, avec son paraphe habituel au contreplat inférieur. (I : Caillet, n° 2014.- Dorbon, n° 623. — II : Baudrier, t. X, pp. 149-150.- Caillet, n° 4509.)
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