Figure de reliquaire Kota, Gabon Socle réalisé... - Lot 95 - Giquello

Lot 95
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Figure de reliquaire Kota, Gabon Socle réalisé... - Lot 95 - Giquello
Figure de reliquaire Kota, Gabon Socle réalisé par Kichizo Inagaki (1876-1951) avant 1939 Bois et laiton H. 39 cm Kota reliquary figure, Gabon H. 15 3/8 in Provenance : - Charles Ratton (1895-1986), n°2420/2 au dos - Henri Hoppenot (1891-1977), diplomate - Collection privée Depuis les annales coloniales de la fin du XIXe siècle, on désigne sous le nom de Kota un ensemble de populations de langue bantoue occupant tout l'est du Gabon jusqu'à la région de Sibiti au Congo. Leur organisation sociale est typiquement clanique et leur habitat dispersé, même si certains villages pouvaient comporter jusqu'à une centaine de cases. L'histoire de leurs migrations a été minutieusement étudiée par l'ethnologue Louis Perrois. La mobilité des populations Kota leur a fait adopter un mode de sauvegarde des reliques ancestrales typique des populations gabonaises et du sud du Cameroun. Les ossements étaient conservés dans de petits paniers d'écorce cousue et d'osier tressé d'un portage très aisé lorsqu'ils étaient contraints de quitter leur territoire. Au sommet de ces ossuaires était placée une effigie de bois sculptée et plaquée de cuivre et de laiton représentant un visage humain, figure ancestrale conçue dans un dessein de protection. L'ensemble était gardé à l'abri des regards profanes dans un lieu consacré où seul l'initié de haut rang pouvait pénétrer. La contemplation de ces figures, associée à l'absorption de drogues psychotropes, tenait un rôle fondamental lors des cérémonies d'initiation des jeunes hommes. La figure de reliquaire mbulu-ngulu était une icône, le repère visuel d'un monde où les ancêtres continuent à veiller sur leurs descendants. C'était, en pays Kota, un «outil» essentiel pour la survie des groupes, permettant une communication récurrente entre les vivants et les morts.  (Louis Perrois, Kota, 5 continents, 2012) Séparées de leurs paniers sacrés que les Kota protégeaient farouchement, les sculptures furent cédées très tôt aux européens que leur esthétique particulière et leur allure altière interpellaient et les artistes du XXe siècle eurent tôt fait de leur conférer le rang d'icônes de l'ensemble des arts africains. Picasso en posséda au mois deux, Fernand Léger en dessina lors de ses études pour le ballet du Nouveau Monde en 1922, Juan Gris, peu fortuné, s'en fabriqua en carton découpé et peint, Arman enfin les collectionna sa vie durant avec une passion frénétique. Aujourd'hui encore le Mbulu-Ngulu reste un symbole fort des arts de l'Afrique précoloniale. Malgré l'important nombre de figures de reliquaire présentes dans les collections occidentales, il fallut attendre l'étude d'Alain et Françoise Chaffin de 1979 pour qu'une première classification morphologique puisse en être établie. Le chapelet stylistique Kota s'égrène du Nord au Sud montrant des écritures très distinctes allant de l'abstraction rigoureuse des Mahongwé septentrionaux au plus grand réalisme des groupes méridionaux. Le Kota Hoppenot est une superbe illustration de la liberté et la créativité des styles du Nord. Sa coiffe se fait abstraite tandis que s'épanouit son visage schématisé à l'extrême. Ses qualités sculpturales n'échappèrent pas au célèbre marchand et collectionneur Charles Ratton, qui le confia à Kichizo Inagaki afin d'en réaliser le piédestal.
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