CHOUANNERIE. — GOURLET Pierre-Michel.

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CHOUANNERIE. — GOURLET Pierre-Michel.
[Mémoires]. Manuscrit sur papier, in-folio de 149 et 442 pages, chagrin fauve, non rogné, dos passé (Reliure moderne). 4 000/5 000 Passionnants mémoires autographes d'un chef chouan. Pierre-Michel Gourlet, né à Paris en 1771 et mort à Avranches en 1853, fut l'un des premiers organisateurs de la Chouannerie en Anjou. Il vécut au milieu des insurgés de la région d'Ancenis (Loire-Atlantique), où il s'était retiré, et prit part aux négociations du traité de La Mabilais (1795) qu'il signa. Les Républicains, qui le trouvaient «si leste à échapper à leurs poursuites», l'avaient surnommé l'Écureuil. Gourlet est un témoin direct initial [...] il a participé à tous les événements-clés de l'histoire de la Chouannerie en tant que membre de l'état-major général de l'une des principales armées insurgées. Bien plus il en a connu les tenants et les aboutissants et nous offre une vision élargie des faits, puisqu'il a vécu à la fois la Révolution de 1789 à Paris et la Restauration de 1815-1830 en province et à Rambouillet. Le manuscrit, terminé à Avranches le 25 août 1845, est paraphé à chaque page et est intitulé Note pour mes enfants : «J'ai la confiance que mes enfants n'auronts jamais à désirer l'oubli ou le silence sur ma conduite dans les malheurs de la France, commencée par la révolte des sujets contre le roi en l'année 1789, je me propose de leur laisser non des mémoires, mais seulement des notes sur ma vie militaire.» La première partie du manuscrit concerne la période 1789 à 1800 qui occupe les pages 1 à 159, la seconde de 1800 à 1830, la troisième de 1831 à Le manuscrit s'arrête le 25 août 1845, il est suivi de la copie des certificats, 16 pages, attestations et états de service, ses six blessures, etc., et d'une longue table de 32 pages. Gourlet n'a pas résisté au plaisir de poursuivre son manuscrit (une page), par cette note de la Gazette de France du 29 juillet 1847 : «Les partis de toutes les époques de la Révolution ne pourront jamais méconnaître ce qu'il y eut d'héroïque et de sublime dans la protestation de la Vendée [...] car il n'y eut jamais rien au-dessus de la vertu de la Vendée», et d'ajouter : «il n'y eut jamais pour les nations civilisées rien au-dessus de la perfidie du Cabinet Anglais». Il ajoute enfin cette dernière note : «Nouvelle révolution républicaine, dans la chute du pouvoir usurpé par Louis-Philippe d'Orléans Égalité, chassé de France avec toute sa nombreuse famille le 23 février 1848». Légitimiste, il ne pardonne évidemment rien à Louis-Philippe, l'usurpateur, s'offusque des millions déversés pour obtenir la neutralité de certains pays : «Bonaparte levait des impôts chez les étrangers et renversait des trônes pour les relever dans sa famille, il fesait mettre à genoux devant lui, Louis-Philippe se met à genoux devant tous. Oh France oh honte». Il évoque la Duchesse de Berry, la conquête de l'Algérie, l'attitude des anglais, et certains épisodes peu connus comme une visite du duc de Nemours chez Chateaubriand, il reproduit des pensées du comte d'Argout, du baron Pasquier, de Benjamin Constant, du duc de Cazes et de Casimir Périer et remplit la page 132 d'une anaphore commençant par «qu'il vienne Henri V». L'une de ces phrases, prise au hasard : «qu'il vienne Henri V, en se méfiant de ces hommes qui ont tour à tour servi et abandonné trois ou quatre gouvernemens et qui peuvent prêter tous les serments...» On connaît 3 manuscrits autographes des mémoires de cet insurgé royaliste, dont l'un a servi à la publication de M. Racineux (cf. Pierre-Michel de Gourlet : Révolution, Vendée, Chouannerie. Mémoires inédits. 1789-1824. Éditions du Choletais, 1989, introduction de M. Racineux) : Gourlet a certainement profité de ses loisirs d'officiers de gendarmerie pour rédiger ces Mémoires qu'il destinait surtout à ses enfants. Assez productif en écriture, il en a réalisé au moins trois manuscrits différents sous le titre «Notes pour mes enfants» ainsi qu'une version plus réduite de la première partie, sous le titre «Mémoires d'un Vendéen». Importante tache brune en bas des 100 premières pages de la seconde partie.
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