Adjugé

322 400 euros frais compris. Mardi 8 novembre 2011, salle 2 – Drouot-Richelieu Maurice Scève (vers 1500-1562), Microcosme, A Lion, par Jean de Tournes, 1562, in-4o relié en maroquin vert par Lortic fils. Déjà solidement estimé de 80 000 à 100 000 euros, cet exemplaire de l’édition originale du Microcosme de Maurice Scève était bataillé à hauteur de 260 000 euros. Il s’agit de l’ultime poème de cet auteur considéré comme “sans modèle et sans disciples, parce qu’inimitable” par Jacques Brosse. Si des exemplaires des deux autres poèmes de Scève, Délie, objet de plus haute vertu (1544) et La Saulsaye. Eglogue de la vie solitaire (1547), sont plus fréquents, Microcosme s’avère être de la plus grande rareté, Tobie Gustave Herpin (1820?-1900) n’en dénombrant que deux exemplaires dans des bibliothèques privées, dont le sien, Cartier n’en comptant que cinq dans les collections publiques. On date la disparition de Scève de l’année de publication de cet ouvrage par Jean de Tournes, imprimeur à qui l’on doit l’encadrement arabisant du titre reproduit. Notable lyonnais, Scève est un juriste, chef de file du cénacle des lettrés de la cité des Gaules qui tenta de concilier philosophie hermétique et esprit platonicien. Son premier écrit, publié en 1535, est une traduction d’un roman de Juan de Florès composé d’après la Fiammetta de Boccace. Son oeuvre, notamment admirée par Ronsard et Du Bellay, tomba dans l’oubli pour n’être redécouverte qu’au XXe siècle. LA GAZETTE DE L’HÔTEL DROUOT – 18 NOVEMBRE 2011 – N° 40